Sorti le 09 novembre dernier, le film ‘Toutes nos envies’ porte le thème du surendettement sur les écrans de cinéma. Marie Gillan et Vincent Lindon y jouent deux juges recevant jour après jour, des familles engluées dans les dettes. Leur combat contre les sociétés de crédit y est quotidien : un film qui retrace parfaitement les difficultés des surendettés et de leurs défenseurs contre les créanciers.
Le quotidien du surendettement dans un film
Ecrit par Philippe Lioret et Emmanuel Courcol à partir du livre d’Emmanuel Carrère, ‘D’autres vies que la mienne’, le scénario de ‘Toutes nos envies’ se base sur le combat d’une jeune juge touchée par la détresse de familles en surendettement, étouffées par les dettes et outrée par les politiques des organismes de crédit.
Toutes leurs pratiques de recouvrement y sont décrites : saisies sur salaires et prestations familiales, harcèlement téléphonique, multiplication des courriers et autres relances, fichage de la Banque de France, menaces à peine voilées, peur de l’expulsion etc.
Le droit du surendettement pointé du doigt
Pleine de compassion et d’humanisme, le juge accompagne et soutient les familles victimes de pauvreté de son mieux mais devra se dépasser lorsque le dossier de la mère d’une amie de sa fille arrive sur son bureau.
Il lui faudra alors faire appel à un juge expérimenté (Vincent Lindon) pour déjouer les tentatives de recours des sociétés de crédit en appel et en cours de cassation. Face à l’organisme Cofidis, la juge parviendra à gagner son combat en saisissant la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE). Elle obtiendra ainsi une révision de la loi française qui changera à tout jamais le droit du surendettement en France.
La réalité du surendettement
Le mérite de ‘Toutes nos envies’ est donc tout d’abord là, dans cette volonté d’aborder ce thème de société et de témoigner du quotidien des pauvres contre celui des riches et de leur armée de juristes et d’avocats.
Pourtant, la misère n’y est qu’effleurée, elle reste ‘politiquement correcte’, pas trop violente ni dérangeante. Les réalisateurs ont choisi d’appuyer sur le mélodrame plutôt que de montrer la réalité cruelle des familles en situation de surendettement. Un choix qui se retrouve d’ailleurs dans la lente dégradation de Marie Gillan, qui en plus de son combat, doit lutter contre une tumeur.
Un film qui présente la Procédure de surendettement
Un thème qui rappelle sans conteste le scenario du célèbre ‘Love Story’ mais qui enlève beaucoup de réalisme au script : la beauté de la jeune juge n’y est pas dégradée et la lenteur des procédures de surendettement y est oubliée pour mieux coïncider avec l’évolution de la maladie.
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